samedi 13 juin 2015

NOUNOU (ou Puéricultrice) : UN METIER SI INGRAT !




Petite précision au sujet de ce beau métier de puéricultrice, une précision qui s’impose car nous sommes à la limite d’un particularisme grammatical qui ne s’opère que dans certains cas exceptionnels : en français, certains mots n’existent qu’au féminin , et pour cause :
Enceinte, nichonnée, menstruée, sage-femme, puéricultrice.

Car vous l’aurez compris, il n’existe pas plus d’hommes puériculteurs que d’hommes enceints. C’est comme ça.

Et pourtant. Il est bien beau aujourd’hui chez les femmes de tenir un discours emprunt de belles pensées égalitaires sur le rôle de l’homme dans l’éducation d’un enfant.
Enfin chers collègues mâles, nous aurions gagné ! après des années à nous planquer derrière un schéma traditionnel de répartition des tâches au sein d’un foyer, nous les hommes, aurions droit de cité dans l’élévation intellectuelle et morale de nos progénitures ! Hourra !

Enfin on nous reconnaît le droit de nous lever 5 fois par nuit, de nettoyer cacas et vomis, de passer des heures a errer dans les squares après des nuits de 3 heures en échangeant des regards complices avec nos homologues qui fêtent dignement à ce moment là cette grande victoire sur la femme ?!!! Youpi !
Oui ! Nous les hommes avons aujourd’hui le droit d’élever et de nous occuper de nos enfants !!!  Nous sommes même en passe de transformer ce droit en devoir ! VIVA LA LIBERTA !!!!!

Mais manifestement il nous reste un nouveau droit à conquérir, c’est celui de s’occuper des enfants des autres.

J’aime ces femmes qui fièrement déclarent qu’elles n’envisageraient pas d’être avec un homme incapable de s’occuper d’un marmot, qu’il s’agit d’un impératif, qu’il n’y a aucune raison qu’un homme ne fasse pas sa part du boulot.

Et j’imagine bien aussi leur réaction le jour où leur mari revient fièrement un soir accompagné d’un grand type d’1m95 en disant : « ça y est chérie, nos problèmes de garde sont résolus, j’ai trouvé un nounou, il s’appelle jean-jacques et c’est lui qui va prendre soin de notre bébé ».

« Jean-Jacques ? » Ne vous méprenez pas, il ne s’agit aucunement d’un problème de prénom vaguement passé de mode mais bien d’une attitude totalement sexiste consistant à considérer que le bon Jean-Jacques ici présent est définitivement incapable de s’occuper d’un enfant, de notre enfant. Et ce même si Jean-Jacques en a déjà eu 5. C’est pas le problème.


Nounou ou puéricultrice n’est pas un métier d’homme, c’est tout.
La grande escroquerie de l’égalité des sexes continue et nous en sommes les seules victimes ! (je vous recommande à ce sujet l’excellent ouvrage de Stephen Hecquet, éditions de la Table Ronde : « Faut-il réduire les femmes en esclavage » disponible en Poche )

Le puériculteur n’existe pas. Il est le néant. Si par malheur un puériculteur sort du bois, il sera moqué, on le soupçonnera des pires maux, on le rabaissera, jamais on dira de lui : quel courage, quel dévouement, cet homme est un sain et je peux me reposer sur lui. Jamais.

Alors que la puéricultrice, si.
Quel beau métier que celui de puéricultrice.
Mais quel dur métier surtout.

Ces  femmes (c’est donc définitif, nous ne reviendrons pas là dessus) sont considérées comme des femmes de devoir, comme des saintes, comme les femmes qui prennent en charge les destinées de la nation que nos enfants construisent.

Chance, Joie, Bonheur de chaque jour. Mais exigence et dureté aussi.

Vous arrive-t-il parfois , mesdames qui leur confiez vos enfants, de penser que votre métier est plus dur que le leur ? Vous arrive-t-il de vous dire qu’elles au moins n’ont pas dans la journée à subir les pressions d’êtres maléfiques comme ceux qui vous entourent dans votre environnement professionnel ?

Pas de chef de service minable, pas de patron autoritaire et vicieux qui ne manque pas lorsque vous quittez son bureau d’incliner légèrement la tête pour optimiser son angle de vision et  faire peser sur votre fessier un regard conquérant, pas de collègue malfaisant et parfois malodorant, pas de faux semblants, de faux amis, de gens qui font semblant de s’intéresser à vous. La puéricultrice a de la chance finalement d’être loin de ce monde égoïste. Égoïste…égoïste…

Egoïste venons-nous d’entendre ?

Définition de l’égoïsme :
« Attitude ou conduite de celui qui ne se préoccupe que de son intérêt ou de son plaisir propre au détriment ou au mépris de celui d'autrui. »
ça ne vous rappelle rien ? Oubliez ceux que vous n’aimez pas dans votre boulot et portez un regard plus global sur votre vie.

Allez, disons le franchement, vous pouvez chercher aussi loin que vous le voulez, aussi loin que vous le pouvez, enquêter dans votre entourage amical et social, dans votre entourage professionnel, vous ne trouverez jamais une seule personne qui réponde aussi parfaitement à cette définition que…votre propre enfant.

Et pourtant vous l’aimez tellement plus que les autres. C’est bien la preuve que l’égoïsme est un bien petit défaut .

Car oui, avouons-le, les enfants sont odieusement, atrocement, honteusement égoïstes.
« Celui qui ne se préoccupe que de son intérêt ou de son plaisir propre au détriment ou au mépris de celui d’autrui »… il vous faut des preuves ?

Allons-y :

Ça commence très tôt. Vous dormez profondément. Des hurlements vous réveillent en sursaut. Votre bébé a faim. Vous dormiez ? qu’est ce que ça peut bien lui foutre ?

Vous êtes au cinéma ? pipiiiiiiiiiiii   !!!!!!!!!

Vous faites des courses au supermarché ? je m’ennuiiiiiiiie, je veux rentreeeeeeer !!! parce que nous non, on est chez Carrefour un samedi à acheter des tonnes de conneries pour que Môssieur ou Madame ait à manger, on est crevés, on fait la queue deux heures mais on ne s’ennuie pas.

Vous êtes malade à en crever ? méééééééé !!! comment on fait pour que j’aille à l’anniv de ma copine Chloé ?  si tu savais ce que je m’en carre de ta copine Chloé ! Si elle pouvait crever pour que j’ai plus ce mal au bide et cette nausée je signerais tout de suite ! Et me proposer d’aller me chercher mes médocs dans la salle de bain, t’y as pensé ?

Vous êtes au lit en train de lire : Je veux un calin et je veux pas que tu liiiiises !

Je suis même sûr que si en traversant la rue pour acheter une glace à votre bambin, vous vous faites crasher par un autocar qui vous déchiquète en 1000 morceaux, l’amour de votre vie pensera « merde ma glace putain j’ai pas une thune sur moi, remarque à 3 ans c’est normal mais c’est pas de bol quand même ».

Et vous êtes sa maman, ou son papa. Soit les 2 seules personnes qui représentent vaguement quelque chose sur son échelle de valeurs. Vous êtes à 3 ou 4 sur cette échelle qui compte 10 niveaux. Lui se consdère au niveau 11.

Imaginez la vie de la puéricultrice qui s’en occupe. Déjà vous, ses parents, il s’en fout, alors elle… C’est niveau 1,5 maximum. Et encore je suis gentil.

Pourtant, qu’est ce qu’elle lui donne comme temps, comme énergie et même comme amour. Un temps qu’elle prend à sa propre vie .

Et ce petit bout de chou l’aura aussi vite oubliée qu’il aura oublié que vous vous leviez la nuit et que vous creviez d’inquiétude dès que le thermomètre que vous lui sortiez de ses petites fesses dodues indiquait un chiffre supérieur à 38.8 .

A l’arrivée, ces femmes reçoivent vaguement les compliments des parents, car finalement c’est la moindre des choses pour une femme que de s’occuper d’enfants, et ne reçoivent que mépris et ignorance de la part de leurs petits clients.

N’acceptez pas ce job à moins de toucher au moins 10 000 Euros par mois. Le prix du mépris.

Au moins quand vous vous occupez de personnes âgées en fin de vie, il vous arrive de percevoir un soupçon de reconnaissance dans leurs regards fatigués par les décennies de souffrance, et parfois même dans leurs testaments, ce qui peut être intéressant.

Mais les enfants, eux,  sont incapables de donner.

Ils ne sont que de petites créatures égoïstes, autant bosser à la SPA ! ou sur le trottoir, au moins, quand vous tomberez sur un client qui vous demandera de lui talquer les fesses, il saura vous remercier pour ce doux moment .

Vous n’avez qu’une vie, placez votre énergie là où vous avez une toute petite chance de retour sur investissement, en numéraire ou en remerciements.

Là vous n’aurez rien, nada, queue d’chi ! Perte nette.

Et vos journées, vous y avez pensé à vos journées ? uniquement rythmées par des biberons, des changements de couches et de la gestion de crise, sans parfois en connaître l’origine. Une douleur ? Une envie ? vous ne saurez jamais.

Et les parents qui vous appellent 10 fois par jour pour s’enquérir uniquement de la santé de cette petite chose. Et vous ? si vous allez bien ou mal ? si vous avez des soucis ? si vous êtes fatiguée ? usée ? ça intéresse qui ?

Votre salut peut uniquement venir de la télé,  d’une collection de dvd de Tchoupi et Doudou ou de Bonne nuit les petits. Avec le marchand de sable comme bienfaiteur de votre humanité.

Vous n’aurez pour vous consoler que l’image extrêmement positive que vous dégagerez en société. Un peu comme celle du gestionnaire de fortune dans une banque d’affaires. Et croyez moi, son quotidien à lui est tellement plus doux.


Définitivement, puéricultrice, nounou, ce n’est pas un métier recommandable. Sauf si vous êtes un homme, c’est à dire jamais.

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