samedi 13 juin 2015

AGRICULTEUR : UN METIER POUR CEUX QUI VEULENT VRAIMENT EN CHIER .




Mais qu’est ce qui vous prend ? Qu’est ce qui vous a pris pour un jour décider de devenir agriculteur ?

Oh ! et ne me servez pas la soupe du « j’avais pas le choix je devais reprendre l’exploitation familiale et patati et patata ! » Patata surtout d’ailleurs !

N’avez-vous donc aucun esprit de synthèse ? Aucune lecture vaguement globale de la situation du monde pour ne pas laisser le métier d’agriculteur à d’autres ?  Car au même titre que tous les autres métiers qui seront disséqués et expliqués dans ce livre, il ne s’agit pas de bannir toutes ces professions, mais au moins de les laisser à d’autres, de s’épargner tout ça.

Et donc vous ? c’est quoi l’histoire si on sort donc du poncif  « pas le choix c’est un truc familial » ? Qui ne tient pas d’ailleurs. Nous ne sommes pas obligés de reprendre le business familial. Des exemples il y en a des milliers !

Regardez par exemple, le papa de Zidane était ouvrier du bâtiment , et alors ? Il a pas eu raison Zizou de faire autre chose ?
Le papa de Jesus était charpentier, la maman de Mick Jagger était coiffeuse, et le papa de DJ Mosey était Président de le République, et il est persuadé de pouvoir le redevenir. Même si son fils c’est DJ Mosey…
Même de Gaulle, le Général de Gaulle quand même merde c’est pas rien ! Son papi était entrepreneur dans les métiers à tisser, et alors, il aurait fait quoi le grand Charles contre Hitler s’il avait repris l’entreprise familiale ?  Non messieurs, non mesdames, le Général n’avait aucune envie de tisser et à préféré bouter le germain botté hors de nos verts pâturages.

Tenez d’ailleurs en parlant de verts pâturages, revenons à notre interrogation : qu’est ce qui vous a pris?  choisir cette voie ? L’agriculture ?

J’ai mon idée :
Vous aimez la nature, le vert , les prairies et les champs, les fleurs et les ruisseaux, les pâquerettes et les marguerites, l’odeur du foin fraichement coupé , un vol de perdreaux par dessus les champs qui montait dans les nuages la foret chantait le soleil brillait au bout des marécages ?

Le son de la caille qui margote de la corneille qui craille  du dindon qui glougloute du faisan qui criaille du chat-huant qui hue dada du paon qui braille de la perdrix qui cacabe du canard qui cancane de la grue qui trompette de l’hirondelle qui gazouille du merle qui flûte alors du moineau qui pépie de l’oie qui jacasse du poulet qui piaule de l’alouette qui grisolle de la pie qui jase dans sa boîte du lapin qui clapit quand le lièvre vagit et que le renard glapit et de votre chien qui aboie, vous émeut  (qui lui mugit d’ailleurs) ?

La  vache qui met bas son petit veau pas encore maringot vous tire plus de larmes que la chute du Nasdaq? Vos enfants s’appeleront Olivier et Fleur et votre lapin Myosotis ? Vous aimez être à l’exterieur et vivre au rythme de la nature mais vous ne souhaitez pas devenir beatnick parce que ce n’est pas un métier et surtout c’est totalement has been et vous risquez d’être tout seul , encore plus seul qu’un Mohican ?

Vous pensez que pour l’avenir de l’humanité il est possible et souhaitable de s’en remettre à une agriculture saine et bio et qu’il est possible de vivre de cette activité ?

Alors oui, dans ces cas-là, devenez agriculteur, sans hésiter, pas d’objection. Lancez vous et prenez le monde à témoin, vous y arriverez.
Seulement, si je peux me permettre, je dois apporter quelques précisions, bémols , alertes et conseils avant de vous lâcher dans la mère nature.

Il faut en premier lieu que vous sachiez et que vous soyez conscients que de tous temps, le premier qui morfle dès que les choses tournent un peu vinaigre, c’est l’agriculteur, le paysan. (NDLA : le paysan est une personne qui exerce le métier d’agriculteur et vit à la campagne, paysan n’est pas un métier. Maintenant, il faut reconnaître que si le paysan n’est pas forcément agriculteur, il y a de fortes chances pour que l’agriculteur vive à la campagne et soit donc aussi paysan, même si ce n’est pas une obligation. En revanche, ce qui est certain, c’est que le métier de l’agriculture s’appelle « agriculteur »).

Que ce soit par la volonté divine (maladies, épidémies, épizooties, canicules, vagues de froid),  ou celle de l’homme (serfs, dimes, écots,  taxes, impôts, premiers zigouillés lors d’attaques de châteaux forts , en première ligne au front quand il y a la guerre, normes européennes, ouverture de la concurrence, …), c’est toujours l’agriculteur le plus touché. Et ce n’est pas drôle.

Et même quand il a l’impression de bien faire son travail, qu’il est en temps de paix, dans un monde moderne, qu’il cultive son maïs mieux que son voisin, consciencieusement, avec amour, le résultat est le même, il ne maîtrise rien, même pas le prix auquel il va vendre ses produits. C’est l’Europe qui décide.
Moi, si je suis cultivateur de maïs, je songe rapidement à appeler le Géant Vert en direct pour lui refourguer mes grains contre une mallette de cash hors cours officiels !

Donc l’agriculteur est plutôt victime dans la société, il est en bas, à la base, il travaille la matière première, métier considéré comme si noble…surtout par ceux qui ne l’exercent évidemment pas .  Et vous allez voir que cette position influe sur une série de conséquences désastreuses qui font de la vie de l’agriculteur un long chemin de croix.

Non seulement l’agriculteur dans l’ensemble n’a donc pas de bol, mais en plus il exerce un des métiers les plus durs qui existent.

En premier lieu, le problème de l’emploi du temps se révèle déterminant  :

Etudiant, sur les bancs de la fac vous vous demandez ce que vous faites là en regardant par la fenêtre embuée les étendues vertes d’espoir et de liberté, et vous vous dites que votre vie n’est que contraintes et asservissements divers. Il est 8h, vos yeux pèsent encore du poids de vos angoisses et de la soirée de la veille.

Vous êtes submergés par 1/ la fatigue, 2/ la colère, 3/ la frustration, 4/ le dépit, autant de sensations qui cumulées sont propices aux pires prises de décision hâtives (pour que vous compreniez précisément ce que je souhaite vous communiquer, c’est, dans un autre contexte, souvent dans ces états cumulés qu’est prise la décision de finalement se rapprocher de la fille la plus moche de la soirée, mais libre de tout engagement, vers 5h du matin. Celle que vous trouviez très laide à minuit, assez vilaine à 1h, qui peut faire l’affaire à 2h, finalement pas si mal à 3h, mignonne à 4h, la femme de votre vie, en tout cas c’est ce que vous lui dites, à 5h. C’est bon ? c’est plus clair maintenant?).

Et donc, c’est dans une disposition psychologique proche de celle ci que  la vocation d’agriculteur peut s’imposer à vous. Surtout si vous êtes fille ou fils d’agriculteur d’ailleurs.
Et il est 8h du matin. Votre réveil, souvenez-vous, a sonné à 7h. Et vous vous dîtes : pourquoi pas ? Je serai libre au moins !


Alors expliquez-moi comment, à cet instant précis,  ne pas avoir l’esprit encore assez alerte pour évidemment se dire que, avant toute considération entrepreneuriale,  si le réveil à 7h est compliqué pour aller se poser comme une moule sur un banc d’école, il existerait un mécanisme surnaturel qui pourrait par miracle rendre moins pénible un réveil à 5h du matin ? Car l’emploi du temps de l’agriculteur est une contrainte unique qui entraine l’homme ou la femme dans les abîmes de la souffrance :

Il est 5 heures…

Eté comme hiver, donc surtout hiver,  debout à 5 heures, à l’heure où on a des frissons, on perd la tête et on claque des dents seul dans son lit dans des draps bleus froissés y a des moutons sur le parquet et que chacun fait c’qui lui plaît, à part vous bien sûr…5 heures, cette même heure où les camions sont pleins de lait et les balayeurs pleins de balais, et où Paris s’éveille… 5 heures, l’heure des décisions désespérées en boîte, nous l’avons vu, il faut suivre…5 heures, l’heure où vous devez vous lever seul pour nourrir vos bêtes qui vous chient dessus (ou pas loin) à longueur de journée, vengeresses forcément car elles savent au fond de leur pelage que vous n’êtes gentils avec elles que pour les engraisser et encaisser plus au kilo à la revente ! Ou pire les trimballer au salon de l’Agriculture Porte de Versailles pour avoir une chance de gagner une médaille de la plus grosse ou de la plus laitière sous les yeux des visiteurs au regard à peu près aussi vif que celui d’un veau.

Ami agriculteur, l’équation de ta vie est simple et tragique : tu passes tes journées à te tuer le dos et la santé à t’occuper de tes bêtes , à les aimer parfois, et pour quoi au final ? Pour à l’arrivée avoir une chance de toucher le SMIC à la fin du mois en les zigouillant toutes ? Mais quelle tristesse !

Sauf quand tu les traies…alors là c’est différent, il faut récupérer le lait et en faire un fromage, de préférence un qui poque bien pour, une heure après ton lever, soit à 6h du mat’, aller vérifier l’affinage de ton morbier coulant. Puis retourner voir tes bêtes, t’occuper de tes céréales, vaquer à 10 000 tâches toutes plus contraignantes les unes que les autres. Et au bout de 4 heures, et bien il n’est que 9 heures…

Il est 9 heures du matin et tu as déjà fait plus que ce qu’un mec normal peut supporter en une semaine avec de l’entraînement.
Et pourtant,  la journée ne fait que commencer.

Je rappelle pour le citadin soucieux de sa personne que notre agriculteur n’a bien entendu pas eu le temps de prendre sa douche, certainement froide parce que l’exploitation ne peut se permettre des dépenses inutiles car la truie doit être arrosée à l’eau chaude sinon elle s’enrhume… et va moucher un porcin de 250 kilos ! C’est pas du petit Kleenex de baronne qu’il faut pour éponger le groin, c’est du drap, de la voilure de corsaire !
Nous comprenons tous qu’il ne vaut mieux pas prendre de risque et donc laisser de côté le passage à la douche et directement enfiler sa combi de misère crottée de la veille pour aller travailler.
Entre 9h et 12 h tu  t’occupes du foin, des céréales, du véto qui vient et à qui il faut offrir un ptit verre de  bienvenue, le même que tu vas offrir au facteur qui te livre la mise en demeure de l’huissier , au boulanger qui vient te livrer des miches pour la semaine , etc… Arrêtons nous là. Pitié.

En bref, tu passes ta journée à boire avec les gens de passage et à bosser dans la gadoue. 

Sauf quand tu trônes sur ton tracteur, fier chevalier du terreau dressé haut sur ta Massey Ferguson rutilante qui dessinera sur ton champ de blé les contours d’une bicyclette effilée que la France entière verra lorsque l’hélico du Tour passera au-dessus de ton exploitation et que Jean-Paul Ollivier fera remarquer que certains ont une capacité hors norme à piloter leur tracteur comme d’autres pilotent des avions de chasse. Et on te verra là haut debout sur ta cabine faire des coucous à Paulo et rater le passage du peloton lâché comme un seul homme sur le bitume surchauffé de la Nationale les mains sur les cocottes et la marmite dans le rouge au son des cliquetis des passages de braquets, ils n’auront pas un regard pour ta machine, ta bête de compétition  qui, en cas de panne, te sucrera ta retraite en plus de tes espoirs. Mais tu auras été, l’espace d’un instant, le symbole d’une France agricole conquérante et éternelle.
Et pourtant tu souffres, ton métier est insoutenable.
Un calvaire stakhanoviste visible à l’œil nu.

TES FRINGUES …
Tu n’as jamais regardé un western ? T’as vu la classe de Clint Eastwood dans Rawhide sur son cheval au milieu de ses bêtes ? La chemise à carreaux de hipster, le bandana vaguement pendant autour de son cou, le chapeau posé sur sa tête comme une couronne de roi, le 501, la Marlboro et les tiags ? Ou les gardians en daim plutôt ? T’as pas vu ? Il fume des Gitanes Clint ? Il a un beret ? Des bottes en caoutchouc ? Alors ? Pourquoi ? Un petit effort ? non ? rien ?
A croire que dans chaque campagne il y a le même magasin. Qu’il existe dans le domaine de la confection des marques qui dessinent des vêtements uniquement pour une catégorie socio-professionnelle.  Qu’il existe des ateliers de confection qui sont spécialisés dans les chemises à carreaux, les bérets, les robes de chambres, les charentaises, les marcel en nid d’abeille, les chandails à fermeture éclair, les grosses chaussures, et qui se forcent à mal couper les chemises, costumes et robes dans leurs collections « soirées de gala à la salle polyvalente ».
Les collections enfants sont plus simple et se résument en un mot : « Survet’ ».
Comme ça, on est pas embêtés.

Au fond, l’agriculteur s’en fout du superflu. Il n’a pas besoin de se trouver classe, beau, de prendre soin de sa petite personne. Non, il s’en fout. En même temps il a autre chose à penser, lui, il n’a pas un salaire qui tombe à la fin du mois, il se bat chaque jour, chaque minute, chaque seconde pour sa survie, alors les conneries superficielles, c’est à dire tout ce qui nous plaît, très peu pour lui.

NON, PAS LE PARISIEN, AYEZ PITIÉ DE MOI…

Mais le calvaire de l’agriculteur ne s’arrête pas là, il doit en plus se farcir le parisien qui vient en vacances ou en week end, gare sa berline sur le terre plain de la ferme, à l’entrée, entre le tracteur et le silo, sort dans sa tenue de chasse Mettez, la tradition autrichienne au service du style, évite de trop crotter ses chaussures quand même, et s’approche avec ce sourire débile du type qui se convainc à chaque pas qui le rapproche du paysan qu’il se rapproche aussi de la vérité et de la pureté : « Salut l’ami, alors , on se boit un petit quelque chose » ?
Il pourra reparler de ce moment dimanche prochain au club house du golf de Saint Jean de Luz où il a sa propriété en expliquant à ses congénères dégénérés que finalement, malgré les fortunes qu’il amasse en spéculant sur les taux d’emprunts des plus fragiles, il ne se sent jamais aussi humain que lorsqu’il partage ces petits morceaux de vie avec des gens vrais.
Le pire étant pour les vignerons qui doivent en plus supporter les inepties œnologiques de ces cafards.
Des gens vrais… à qui on devrait donner une autorisation spéciale pour asséner de bons coups de fourches au cul de ces cons.

L’EXODE RURAL

Et une autre autorisation qui leur accorderait syndicalement des pauses pour bénéficier du droit à pleurer sur le sort tragique des agriculteurs qu’ils sont, épuisés, usés, dont l’atrocité de la profession ne réside que dans une seule statistique, celle de l’exode rural. Il existe une profession en France que les gens fuient. Un exode…comme pendant la guerre ! Si vous me trouvez une seule autre profession qui souffre d’exodes, je veux bien connaître. Aucun exode de bouchers, d’huissiers, de dentistes, de notaires à l’horizon. Non, l’exode, il est rural. Le métier est tellement dur, tellement pénible, que les gens fuient. Partent sur les routes vers les villes. Les jeunes surtout, d’où le survet’ peut être.
La France entière pose un vernis de respect, d’admiration et de reconnaissance sur une profession dont en réalité elle se fout royalement.

Ce métier est maudit. Ce n’est quand même pas de ma faute si dans les stades de foot quand une petite équipe de province rend visite à un adversaire d’une grande ville, les supporters gueulent  « paysans » comme une insulte !  C’est le seul métier qui a droit à ce traitement ! A-t-on déjà vu des supporters arriver dans un stade et se faire traiter d’experts comptables ou de garagistes ?





POURQUOI TANT DE HAINE ?

L’agriculteur est une victime du monde moderne, comme un malade, un handicapé.
La preuve ? Il existe un téléthon pour que des malades financent leurs traitements, des soirées Restos du Cœur pour que les pauvres aient à manger, et bien l’agriculteur a droit à une humiliation qui va au-delà de tout ce que l’on aurait décemment pu imaginer pour toute autre catégorie en souffrance.

N’y a-t-il pas plus humiliant pour un homme qui représente un pan entier de l’économie, ne s’en sort pas, compte ses euros chaque jour, pleure les variations climatiques, se suicide car il n’a plus d’aides de l’Etat, de constater que finalement, là où il faut que la France se mobilise, c’est pour lui trouver une meuf ? 
Que donc de toute façon il arrivera jamais à se trouver tout seul parce qu’en plus du reste il est forcément pas très beau et chez lui, sa déco, ça fait pas vraiment la une de Maisons Design ?

Et pourtant nous l’avons fait (oui « nous », car nous sommes tous responsables) : L’Amour est dans le Pré…
« tu es pauvre, tu es moche, tu trempes les mains dans la merde toute la journée, alors forcément tu es limite puceau et moi, présentatrice qui fait semblant de te trouver attachant et touchant alors que bien sûr je te prends pour un pauvre mec, je me dis que si à peine je t’effleurais le kangourou tu partirais dans le coton en moins de 2 tellement tu dois pas savoir faire et moi je suis tellement mignonne et cool et en plus je vais dans les bars parisiens boire des Cosmos avec mes copines alors l’effet que je dois te faire je te dis pas.... Nous allons montrer ta misère au pays entier sans évoquer les vrais problèmes que tu as, et on va t’humilier en te collant une pauvre fille aussi désœuvrée que toi. Et après, on va un peu te suivre pour voir si t’as osé faire des gosses aussi moches que l’addition de vous deux pour que tous les gamins se foutent de votre gueule le lendemain dans la cour ».
Jesus Marie Joseph mon Dieu miséricordieux, ils l’ont fait. Et refait. Sans honte.

Amis agriculteurs, mais comment avez vous pu laisser faire ça ? Ne voyez vous pas que cette émission vous fait plus de mal que toutes les politiques agricoles communes ? Que vous êtes placés au même rang que ces pauvres chtis et marseillais castés pour leur débilité profonde et qu’on envoie baver leurs inepties aux 4 coins du monde ?

Et vous, medias, vous n’avez pas honte de ce voyeurisme immonde ? Et d’abord, pourquoi ne vendez vous pas les sex tapes de Michel et Josy pour être sûrs d’aller au bout de l’ignominie ?
Mais alors allons y, élargissons !

« L’amour est dans la cité » : tu es jeune, beau, riche, catholique, marié 4 enfants qui vont au catéchisme, tu habites un pavillon à Versailles et ta femme est parfaite. Mais tu t’emmerdes et tu rêves de te taper une fille d’ouvrier bien chaude qui vit à 6 dans un F2 au Val Fourré à Mantes ? Nous allons t’aider à lui prouver à quel point en fait tu es quelqu’un de bien et la France entière va voir que quand tu as du fric, tu peux sauter n’importe quelle fille un peu dans la difficulté. Après tu verras que ça ne rime à rien, tu iras te confesser car tu es quelqu’un de bien, tu te feras pardonner par ta femme, mais ta victime, elle, retournera chez elle, moquée, insultée, détruite, mais ça intéresse qui ?

« L’amour est  un conte de fée » : Tu es un arabe pauvre et tu vis avec ta mère âgée  et tes frères et sœurs dans 15 m2, tu es musulman, et tu t’appelles Mokhtar. Mais tu rêves de te marier avec Marie-Blanche de la Croix de Saint-André, de vivre avec elle dans la demeure familiale de Vaucresson, de passer les week ends dans son château en bord de Loire et d’être accepté par sa famille car tu l’aimes et en plus, pour toi, il s’agirait d’un symbole fort d’intégration et d’un modèle de société auquel tu crois fermement. Nous allons t’aider. Mais n’oublie pas que tu n’es qu’un arabe, alors tu imagines comme on est des gens formidables si on y arrive ! Qu’est ce qu’on va rire quand tu vas te prendre les pieds dans le tapis et que tu seras en décalage !!!  Génial le concept ! J’achète ! 

« Le rêve est à portée » : Tu es une connasse décérébrée et tu rêves d’être animatrice télé dans des émissions à gerber et d’étaler ta vie amoureuse avec des mecs connus dans Voici ? Nous pouvons t’aider, mais pas trop, on ne va pas t’aider à nous piquer notre boulot quand même !

“Comme sur des roulettes” : Tu es handicapé et tu rêves de te marier et de participer aux JO , alors comme Intouchables a cartonné, on va se refaire les scenes d’Intouchables avec toi ! Mais t’es pas acteur ! alors tu vas être ridicule et on va bien rigoler mais aussi pleurer ! Et on va se gaver !
Agriculteurs, votre destin est d’être soit ignoré, soit moqué, mais certainement pas respecté ou encensé, alors si vous avez le choix, faites autre chose, mais pas agriculteur. Tant pis, on achètera notre maïs aux ricains.

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