vendredi 19 juin 2015

INTRODUCTION NECESSAIRE AVANT LE VIF...

INTRODUCTION

Lorsque l’on est enfant, l’adulte nous agace. Rassurez-vous, pas autant que l’inverse, et en particulier lorsque l’enfant n’est pas le nôtre. Qu’y a-t-il de plus laid, bête et mal élevé que l’enfant d’un autre ? Votre enfant a de grandes oreilles ? il est mignon, alors que le marmot de votre voisin doté des mêmes feuilles, c’est Dumbo.
L’endroit où l’on déteste le plus l’enfant des autres reste définitivement l’avion. Je milite d’ailleurs depuis longtemps en faveur de la commercialisation de vols garantis sans enfants. Et je serais prêt à payer un supplément pour me garantir l’absence de hurlements 5 heures durant alors que je m’étais préparé à une méditation réparatrice. Au lieu de vous offusquer, réfléchissez-y !
Mais replaçons-nous dans la perspective de l’enfant. Pourquoi l’adulte agace-t-il tant l’enfant ?
La raison principale est cette manie systématique de poser des questions. Et toujours les mêmes, des questions que nous ne nous poserions pas entre adultes. Impossible, quoique . En tout cas pas avec cet air de niaiserie confondante. Mais dans l’ensemble non quand même, nous, adultes, sommes des êtres autrement plus évolués que les enfants, naïves créatures à l’intérêt proportionnel aux liens du sang que l’on a avec eux. Comme les chiens d’ailleurs. Liens du sang en moins. Quand votre chien chie sur la moquette, ce n’est pas grave. Quand c’est celui du voisin, le chien se transforme en porc.


Le questionnaire basique que doit supporter l’enfant face à un adulte se limite généralement à 5 questions :

Question 1 : Comment tu t’appelles ?  jusque là ça va, la réponse est certes assez souvent difficilement compréhensible ce qui nous place dans un certain embarras vis à vis des parents. « Pê ! » … « pardon ? » … « Pê ! », petit coup d’œil vers le haut pour chercher un indice dans l’œil de la maman au sourire béat, forcément. « Ah ! Pierre !  c’est mignon ça Pierre ! ». Le prénom d’un enfant à qui on pose la question 1 est toujours par définition un mignon prénom. Même Jean-Pierre ou Bernard, c’est mignon, point. Ça s’appelle la politesse.


Question 2 : Et tu as quel âge ? « A ton avis, regarde, je mesure moins d’un mètre, je bave, je suis incapable de prononcer correctement plus de deux phrases, ça donne quoi ? allez, entre 3 et 5, ok ? et tu t’en doutes non ? si je te dis 14 tu vas pas me croire, alors pose pas la question. »

Question 3 : Et tu vas à l’école ? « non, mes parents m’ont enlevé de l’école quand ils ont appris que j’allais lever des vieilles à la Coupole pour passer l’aspi à poil chez elles et récupérer 10 Euros pour m’acheter de la Blédine !  Mais bien sûr que je vais à l’école !  C’est obligatoire ! »

Question 4 : Et elle est gentille ta maitresse ? « non c’est une pute ».

Question 5 , celle qui nous intéresse car elle participe du modelage social de tout individu qui intègre la grande communauté des humains, cette question qui arrive tellement tôt et qui dure, qui dure, qui dure jusqu’à l’adolescence et encore après, une question que l’on nous pose et que parfois nous finissons par nous poser nous mêmes jusqu’à la retraite : Et tu veux faire quoi comme métier plus tard ?…







Les années passent, ou pas, on se rend vite compte que Zorro ou fée ne sont pas des métiers. La réalité d’une société lourde qui compte 4 millions de chômeurs nous happe dès notre plus jeune âge et nous tombons avec violence sur cette vérité et ce stress : mon Dieu, il va falloir que j’exerce un métier, mais avant cela, il va falloir que je trouve un métier, et en plus essayer de trouver un métier qui me plaît. Le métier qui plaît étant d’ailleurs souvent celui qui ne paie pas.

Et donc chaque être humain face à sa destinée professionnelle navigue entre passion, pression et raison.

La passion de métiers que l’on rêverait d’exercer parce qu’ils offrent prestige, fierté, et collent à ce que vous pensez être et mériter ; 
la pression de l’entourage, des parents, inquiets de votre avenir incertain, 
et la raison finalement de prendre ce qu’il y a après avoir vaguement opté pour des cursus scolaires et universitaires pas toujours plus excitants que cela.

Mais avec un peu de chance, vous exercerez de vrais bons métiers que les gens aiment, ces métiers qui sont sources d’accomplissement de soi, ces métiers que tant de personnes rêvent de faire, ces métiers qui vous permettent d’exister en société, qui rendent fiers vos parents, ces métiers qui pourtant,  n’ont rien d’exceptionnel, et même pire, sont souvent des métiers à chier au sujet desquels on nous a menti.

Car on nous ment. On nous ment pour faire de nous de bons petits soldats créateurs de richesses.
Comme on ment aux futures mamans en leur disant que la grossesse, l’accouchement, et les premiers mois avec un enfant ne sont que bonheur et épanouissement. Alors que pas du tout bien évidemment.  Mais si on leur dit la vérité aux futures mamans, elles ne vont plus faire d’enfants parce que c’est une énorme galère, et alors notre race humaine s’éteindra et nous serons remplacés par des bots ou des mutants ou des animaux.

Et bien c’est pareil pour les métiers dont vous allez pouvoir découvrir la description vraie dans cet ouvrage, ils nous sont vendus comme de bons métiers, de belles carrières, des professions « aspirationnelles » comme on dirait dans la pub (mot bien entendu inexistant, même le correcteur automatique m’a souligné ce mot sans proposer d’alternative orthographique satisfaisante) . Car si tout le monde venait à découvrir  la vérité, plus personne ne voudrait les exercer et ils mourraient ces beaux métiers. Alors que nous en avons quand même besoin !

Journaliste, comédien, coiffeur, chirurgien, agent immobilier, dentiste, animateur TV, wedding planner, astronaute, agriculteur, chargé de projet dans l’évenementiel, pharmacien, policier, avocat, etc… mais que deviendrait-on si plus personne ne voulait exercer ces métiers ?

Alors on vous ment, on vous raconte de belles histoires, mais moi je vais vous sauver et vous expliquer pourquoi il ne faut jamais exercer ces métiers. Les laisser pour les autres, ceux qui n’auront pas parcouru ce livre, ceux qui vous toiseront du haut de leur fonction et que vous regarderez en souriant car vous, vous saurez, vous connaitrez la vérité, car, en toute modestie, vous aurez lu ce satané bouquin.

Tous les métiers ne sont pas expliqués et décortiqués ici car il existe des métiers corrects, soit reposants, soit sans grande contrainte, soit avec une belle valeur ajoutée bien qu’usants, ceux-ci n’ont donc rien à faire là. Et d’autres qui sont de toute façon des métiers que personne ne rêve d’exercer, des métiers de merde. Je ne les cite pas mais réfléchissez 5 minutes aux 5 pires métiers que vous pourriez exercer, et vous aurez un élément de réponse. Puis réfléchissez aux 5 dont vous reveriez, et il doit y en avoir au moins 3 dans ce livre.

Donc, il s’agit bien ici d’une entreprise de destruction, au gravillon ne vous inquiétez pas. Et en plus, aucune alternative ne vous sera proposée.

Quel scandale !

Certains pourront penser que ce livre ne vaut rien.

D’autres qu’il ne vaut juste pas grand chose.

Encore d’autres qu’il vaut largement bien assez cher pour ce qu’il y a à l’intérieur.

A tous ces pourfendeurs de la liberté d’expression, parangons de la vertu littéraire que je combattrai tel un gladiateur musclé, transpirant de courage et de sex appeal latin, sachez que cet opus s’adresse à  5 catégories de gens :

1-  Les enfants qui ne savent pas lire et qui trouveront certainement une utilité à cet objet comme support de Lego ou mur de château fort .

2-     Les étudiants qui réfléchissent à leur futur emploi et retournent chaque jour les « pour » et les              « contre » de telle ou telle orientation, de telle ou telle fonction. J’aime ce métier mais mes parents me disent que ce n’est pas un métier, alors je vais faire ça, ça me fait chier mais au moins j’aurai la paix avec mes vieux et finalement je gagnerai quand même un peu d’oseille. Ok dentiste c’est pas excitant mais plus sûr que comédien.

3-     Les actifs qui exercent un métier qui ne leur plaît pas forcément, ou alors qui pensent que ce qu’ils font leur plaît mais qui n’y ont pas bien réfléchi. Les plus aveuglés étant ceux qui bossent en entreprise, que l’on force au bonheur à coups de séminaires, bonnes ambiances, promesses et cotisations vieillesse.

4-     Les chômeurs parce qu’ils ont un peu de temps à perdre à lire ce bouquin mais qu’ils ne s’excitent pas, ça ne va pas les aider à retrouver un emploi

5-     Les retraités qui ont un peu de temps libre aussi, qui regardent souvent les excités et ambitieux du monde du travail avec distance , posant sur eux les yeux des hommes et femmes qui ont été comme ça et qui ont compris qu’eux aussi s’étaient  fait happer dans une frénésie de la vie qui leur a fait perdre plus de temps utile qu’autre chose.

6-     A ceux qui s’interrogent sur le monde du travail, de l’entreprise, de l’entrepreneuriat, sur le rapport « études-travail »

7-     A ceux qui veulent juste passer un moment agréable devant une littérature moins ambitieuse et vaguement plus modeste que celle de BHL, plus rigolote que l’Assommoir de Zola, et avec moins de drogue que celle Bret Easton Ellis.

Alors je ne peux vous souhaiter que de prendre un vague plaisir devant tant de vérités largement discutables (mais discutez entre vous , je ne veux pas être mêlé à ça) et de mauvaise foi.

Ce livre n’est pas la Bible, encore moins un manifeste ou un petit livre rouge, certainement pas une méthode ou une étude, il sera juste ce que vous voulez qu’il soit.

Mais ne me le répétez pas, je risquerais d’avoir de la peine…


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