Petite précision au sujet de ce beau métier de
puéricultrice, une précision qui s’impose car nous sommes à la limite d’un
particularisme grammatical qui ne s’opère que dans certains cas exceptionnels :
en français, certains mots n’existent qu’au féminin , et pour cause :
Enceinte, nichonnée, menstruée, sage-femme,
puéricultrice.
Car vous
l’aurez compris, il n’existe pas plus d’hommes puériculteurs que d’hommes
enceints. C’est comme ça.
Et pourtant. Il est bien beau aujourd’hui chez les
femmes de tenir un discours emprunt de belles pensées égalitaires sur le rôle
de l’homme dans l’éducation d’un enfant.
Enfin chers collègues mâles, nous aurions
gagné ! après des années à nous planquer derrière un schéma traditionnel
de répartition des tâches au sein d’un foyer, nous les hommes, aurions droit de
cité dans l’élévation intellectuelle et morale de nos progénitures ! Hourra !
Enfin on nous reconnaît le droit de nous lever 5
fois par nuit, de nettoyer cacas et vomis, de passer des heures a errer dans
les squares après des nuits de 3 heures en échangeant des regards complices
avec nos homologues qui fêtent dignement à ce moment là cette grande victoire
sur la femme ?!!! Youpi !
Oui ! Nous les hommes avons aujourd’hui le droit
d’élever et de nous occuper de nos enfants !!! Nous sommes même en passe de transformer ce droit en
devoir ! VIVA LA LIBERTA !!!!!
Mais manifestement il nous reste un nouveau droit à
conquérir, c’est celui de s’occuper des enfants des autres.
J’aime ces femmes qui fièrement déclarent qu’elles
n’envisageraient pas d’être avec un homme incapable de s’occuper d’un marmot,
qu’il s’agit d’un impératif, qu’il n’y a aucune raison qu’un homme ne fasse pas
sa part du boulot.
Et j’imagine bien aussi leur réaction le jour où
leur mari revient fièrement un soir accompagné d’un grand type d’1m95 en
disant : « ça y est chérie, nos problèmes de garde sont résolus, j’ai
trouvé un nounou, il s’appelle jean-jacques et c’est lui qui va prendre soin de
notre bébé ».
« Jean-Jacques ? » Ne vous méprenez
pas, il ne s’agit aucunement d’un problème de prénom vaguement passé de mode
mais bien d’une attitude totalement sexiste consistant à considérer que le bon
Jean-Jacques ici présent est définitivement incapable de s’occuper d’un enfant,
de notre enfant. Et ce même si Jean-Jacques en a déjà eu 5. C’est pas le
problème.
Nounou ou
puéricultrice n’est pas un métier d’homme, c’est tout.
La grande escroquerie de l’égalité des sexes
continue et nous en sommes les seules victimes ! (je vous recommande à ce
sujet l’excellent ouvrage de Stephen Hecquet, éditions de la Table Ronde :
« Faut-il réduire les femmes en esclavage » disponible en Poche )
Le puériculteur n’existe pas. Il est le néant. Si
par malheur un puériculteur sort du bois, il sera moqué, on le soupçonnera des
pires maux, on le rabaissera, jamais on dira de lui : quel courage, quel
dévouement, cet homme est un sain et je peux me reposer sur lui. Jamais.
Alors que la puéricultrice, si.
Quel beau métier que celui de puéricultrice.
Mais quel dur métier surtout.
Ces
femmes (c’est donc définitif, nous ne reviendrons pas là dessus) sont
considérées comme des femmes de devoir, comme des saintes, comme les femmes qui
prennent en charge les destinées de la nation que nos enfants construisent.
Chance, Joie, Bonheur de chaque jour. Mais exigence
et dureté aussi.
Vous arrive-t-il parfois , mesdames qui leur confiez
vos enfants, de penser que votre métier est plus dur que le leur ? Vous
arrive-t-il de vous dire qu’elles au moins n’ont pas dans la journée à subir
les pressions d’êtres maléfiques comme ceux qui vous entourent dans votre
environnement professionnel ?
Pas de chef de service minable, pas de patron
autoritaire et vicieux qui ne manque pas lorsque vous quittez son bureau
d’incliner légèrement la tête pour optimiser son angle de vision et faire peser sur votre fessier un regard
conquérant, pas de collègue malfaisant et parfois malodorant, pas de faux
semblants, de faux amis, de gens qui font semblant de s’intéresser à vous. La
puéricultrice a de la chance finalement d’être loin de ce monde égoïste.
Égoïste…égoïste…
Egoïste
venons-nous d’entendre ?
Définition de l’égoïsme :
« Attitude ou conduite de celui qui ne se préoccupe que de son
intérêt ou de son plaisir propre au détriment ou au mépris de celui
d'autrui. »
ça ne vous rappelle
rien ? Oubliez ceux que vous n’aimez pas dans votre boulot et portez un
regard plus global sur votre vie.
Allez, disons le
franchement, vous pouvez chercher aussi loin que vous le voulez, aussi loin que
vous le pouvez, enquêter dans votre entourage amical et social, dans votre
entourage professionnel, vous ne trouverez jamais une seule personne qui
réponde aussi parfaitement à cette définition que…votre propre enfant.
Et pourtant vous l’aimez
tellement plus que les autres. C’est bien la preuve que l’égoïsme est un bien
petit défaut .
Car oui, avouons-le, les
enfants sont odieusement, atrocement, honteusement égoïstes.
« Celui qui ne se préoccupe que de son intérêt ou de son plaisir propre
au détriment ou au mépris de celui d’autrui »… il
vous faut des preuves ?
Allons-y :
Ça commence très tôt.
Vous dormez profondément. Des hurlements vous réveillent en sursaut. Votre bébé
a faim. Vous dormiez ? qu’est ce que ça peut bien lui foutre ?
Vous êtes au
cinéma ? pipiiiiiiiiiiii
!!!!!!!!!
Vous faites des courses
au supermarché ? je m’ennuiiiiiiiie, je veux rentreeeeeeer !!! parce
que nous non, on est chez Carrefour un samedi à acheter des tonnes de conneries
pour que Môssieur ou Madame ait à manger, on est crevés, on fait la queue deux
heures mais on ne s’ennuie pas.
Vous êtes malade à en
crever ? méééééééé !!! comment on fait pour que j’aille à l’anniv de
ma copine Chloé ? si tu
savais ce que je m’en carre de ta copine Chloé ! Si elle pouvait crever
pour que j’ai plus ce mal au bide et cette nausée je signerais tout de
suite ! Et me proposer d’aller me chercher mes médocs dans la salle de
bain, t’y as pensé ?
Vous êtes au lit en train
de lire : Je veux un calin et je veux pas que tu liiiiises !
Je suis même sûr que si
en traversant la rue pour acheter une glace à votre bambin, vous vous faites
crasher par un autocar qui vous déchiquète en 1000 morceaux, l’amour de votre
vie pensera « merde ma glace putain j’ai pas une thune sur moi, remarque à
3 ans c’est normal mais c’est pas de bol quand même ».
Et vous êtes sa maman, ou
son papa. Soit les 2 seules personnes qui représentent vaguement quelque chose
sur son échelle de valeurs. Vous êtes à 3 ou 4 sur cette échelle qui compte 10
niveaux. Lui se consdère au niveau 11.
Imaginez la vie de la
puéricultrice qui s’en occupe. Déjà vous, ses parents, il s’en fout, alors
elle… C’est niveau 1,5 maximum. Et encore je suis gentil.
Pourtant, qu’est ce
qu’elle lui donne comme temps, comme énergie et même comme amour. Un temps
qu’elle prend à sa propre vie .
Et ce petit bout de chou
l’aura aussi vite oubliée qu’il aura oublié que vous vous leviez la nuit et que
vous creviez d’inquiétude dès que le thermomètre que vous lui sortiez de ses
petites fesses dodues indiquait un chiffre supérieur à 38.8 .
A l’arrivée, ces femmes
reçoivent vaguement les compliments des parents, car finalement c’est la
moindre des choses pour une femme que de s’occuper d’enfants, et ne reçoivent
que mépris et ignorance de la part de leurs petits clients.
N’acceptez pas ce job à
moins de toucher au moins 10 000 Euros par mois. Le prix du mépris.
Au moins quand vous vous
occupez de personnes âgées en fin de vie, il vous arrive de percevoir un
soupçon de reconnaissance dans leurs regards fatigués par les décennies de
souffrance, et parfois même dans leurs testaments, ce qui peut être
intéressant.
Mais les enfants,
eux, sont incapables de donner.
Ils ne sont que de
petites créatures égoïstes, autant bosser à la SPA ! ou sur le trottoir,
au moins, quand vous tomberez sur un client qui vous demandera de lui talquer
les fesses, il saura vous remercier pour ce doux moment .
Vous n’avez qu’une vie,
placez votre énergie là où vous avez une toute petite chance de retour sur
investissement, en numéraire ou en remerciements.
Là vous n’aurez rien,
nada, queue d’chi ! Perte nette.
Et vos journées, vous y
avez pensé à vos journées ? uniquement rythmées par des biberons, des
changements de couches et de la gestion de crise, sans parfois en connaître
l’origine. Une douleur ? Une envie ? vous ne saurez jamais.
Et les parents qui vous
appellent 10 fois par jour pour s’enquérir uniquement de la santé de cette
petite chose. Et vous ? si vous allez bien ou mal ? si vous avez des
soucis ? si vous êtes fatiguée ? usée ? ça intéresse qui ?
Votre salut peut
uniquement venir de la télé, d’une
collection de dvd de Tchoupi et Doudou ou de Bonne nuit les petits. Avec le
marchand de sable comme bienfaiteur de votre humanité.
Vous n’aurez pour vous
consoler que l’image extrêmement positive que vous dégagerez en société. Un peu
comme celle du gestionnaire de fortune dans une banque d’affaires. Et croyez
moi, son quotidien à lui est tellement plus doux.
Définitivement,
puéricultrice, nounou, ce n’est pas un métier recommandable. Sauf si vous êtes
un homme, c’est à dire jamais.
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